"Le premier Salon du mariage gay tourne au fiasco", Le Figaro

Logo du G-Day

On leur avait promis plus de 5000 visiteurs, seulement 150 se sont finalement pointés. Une semaine avant la Marche des Fiertés qui s'est déroulé ce weekend, Le Figaro s'est penché sur le premier salon du mariage gay qui se tenait à Paris en avril dernier. Et autant dire que le salon n'a pas marché du tout.

Déjà un peu plus tôt dans l'année, la semaine où le texte de loi a été voté à l'Assemblée Nationale, le journal s'était penché sur le possible filon économique du mariage homosexuel, boosté par un pouvoir d'achat supérieur (avec un budget mariage estimé à 50% de plus que pour un couple hétéro, allez savoir comment les calculs ont été faits) et des attentes soit-disant plus sophistiquées.

Alors forcément quand j'ai vu que le "G-Day" avait fait un flop, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Lorsque les exposants ont mis ça sur le dos des manifestations homophobes, j'ai levé les yeux au ciel.  Certes, chacun ses convictions, et je pense qu'en suivant ces pages vous devez deviner les miennes, mais il ne faut quand même pas pousser mémé (et pépé, pour la parité) dans les orties.


Pas de doute, le mariage est un business qui vaut la peine d'investir, si on considère que l'organisation d'un mariage "classique" peut rapidement monter à 10 000€. Chaque année les prestataires en tout genre (de la robe de mariée au fleuriste jusqu'au traiteur de pièces montées en cupcakes) se frottent les mains et attendent patiemment de remplir leur cahier de commandes lors des salons. A ceux qui se sont mariés, et principalement dans les grandes villes, vous devez aussi avoir subi les listes d'attente, à regarder votre calendrier d'organisation avancer plus vite que prévu, en espérant que les fleurs arriveront, ou que les retouches sur la robe seront faites à temps. Bref la galère, et le coup au porte-feuille.

Mais de là à lancer un salon "spécial gays et lesbiennes"...cela chatouille mon nez politiquement inccorect et me fait grincer des dents. Je trouve que c'est surfer sur une vague marquée de communication, de politique et d'économique de façon abusée, en espérant toucher le pactole sur l'expression "Mariage pour Tous".

J'ai toujours eu tendance à croire que les homos (disclaimer: j'écris ce terme sans aucune connotation négative bien entendu) n'ont jamais eu besoin de conseils fashion/tendance de la part de qui que ce soit (encore moins de prestataires avides de faire signer des contrats), et même si bien entendu le texte change beaucoup de choses pour beaucoup de monde, un salon du mariage ne rend pas les couples plus heureux, quelles que soient leurs tendances.

Et je vous dis tout ça en gardant dans mon cœur un couple d'amis qui s'est marié l'année dernière sur une plage, à l'étranger, en se disant qu'eux aussi avait le droit à leur part du gâteau matrimo...patrimon...bref qu'ils avaient le droit comme tout le monde de jouer avec leurs alliances lors des réunions relous. D et P, je vous aime.

Pic: François Bouchon, Lefigaro.fr