Delphine Manivet balance sur Madame Figaro

Ce matin, je me lève avec le début de mal de crâne qui pointe, celui qui te dit que si tu oses te lancer dans quelque chose d'autre que rester tranquille devant un DVD ou avec ton bouquin, tu le payeras tout le weekend. Pas folle, je décide d'écouter la menace et de l'accompagner même d'une aspirine pendant que je surfe sagement.

J'ai quelques petits articles en stock à finir, et une envie de (tentative de) concours à préparer puisque mon retour sur le sol européen se rapproche. En attendant, je me mets à jour sur les dernières infos mariage en passant par le site de Madame Figaro, et je tombe là dessus:

Chouette, un nouvel article sur l'organisation du mariage et le choix des robes, parfait pour ce vendredi matin. Je prépare donc ma tasse de thé et m'installe tranquillement, délaissant ma veste à sequins pour le sweat réconfortant de mon homme (technique qui je suis sûre repoussera la migraine mieux que l'aspirine).

Morceaux choisis:

Photographie postée sur le site
www.desideespourunjolimariage.com.

 "Influencées par les blogs et soucieuses de ne pas être déguisées, les jeunes femmes rêvent de robes plus mode et de cérémonies moins guindées."

"Le temps du mariage imposé par une tradition familiale semble bel et bien révolu, et celles qui s'apprêtent aujourd'hui à dire oui sont de jeunes femmes accomplies, parfois déjà mères de famille. La cérémonie qu'elles orchestrent de A à Z doit impérativement traduire leur univers. Et leur tenue être en adéquation avec ce qu'elles portent au quotidien."



Telle mariée, tel mariage?

Vous le savez bien, si "accro" est peut-être assez exagéré comme mot, j'ai tendance à trainer sur les sites de mariage, même si je suis mariée depuis un an et demi. Je regarde les robes, je m'inspire des idées déco, je note les recettes et sauvegardes des DYI (que je n'ai jamais faits d'ailleurs).

Par contre la deuxième citation a tendance à me faire grincer des dents. Certes, mon homme et moi avons eu la chance d'organiser notre cérémonie à notre sauce, sans contraintes particulières ni tensions entre les familles. J'ai pu aussi porter la robe que je voulais et qui correspondait parfaitement à mon état d'esprit à ce moment-là sans pour autant taper méchamment dans le budget général.  Mais être une "jeune femme accomplie" a des coûts, "orchester une cérémonie de A à Z" à sa façon a des conséquences, choses qui ne sont pas faciles à mettre en place en toute sérénité lorsque l'on travaille à temps plein, quand on a une vie de famille chargée, que l'on a un crédit à rembourser, bref lorsque l'on a une vie.

 Organiser le jour J à sa sauce est plus que jouable, je ne dis pas le contraire, et vivre le mariage de ses rêves est la chose que je peux souhaiter le plus aux futures mariées. Mais j'ai l'impression que cet article oublie toutes les contraintes du quotidien, et que pour se payer une robe de mariée de designer et l'ensemble des accessoires, il faut compter un budget qui dépasse largement les 1000- 2000€, que l'on soit une jeune femme "accomplie" ou pas.

La balance

Madame Figaro se penche par la suite sur le point de vue des créateurs. Et c'est après une deuxième lecture de l'article (on est dans le pâté ou on ne l'est pas) que j'ai tilté sur ce paragraphe-là:

"Aujourd'hui, une vingtaine de sites pullulent sur la Toile, comme www.lamarieeauxpiedsnus.com ou www.unbeaujour.fr, tous se calquant sur le concept des wedding blogs anglo-saxons. Ceux-là même que la créatrice Delphine Manivet consultait religieusement en 2004 lorsqu'elle a monté sa griffe. Aujourd'hui, ces sites la laissent plutôt perplexe : « Toutes ces images véhiculent les mêmes clichés, par conséquent les cérémonies finissent par toutes se ressembler, alors même qu'elles devraient refléter l'amour d'un couple et pas d'une tendance », avance-t-elle."

Si je ne mâche pas mes mots, c'est que cette citation me donne légèrement mal au coeur, parce que si Delphine Manivet a fait un carton aussi rapide, c'est aussi grâce à ces blogs qui lui ont fait une belle publicité lorsqu'elle a lancé ses premières collections. C'est grâce à ces blogs que j'ai découvert sa griffe, que j'ai passé des heures à regarder les modèles même avant d'être fiancée, et que j'ai surfé avec ma mère lorsqu'il a fallu choisir LA robe. Mais disons qu'à plus de 2000€, j'ai laissé passer le modèle qui me faisait de l'oeil sans trop de regrets (pour finalement payer MA robe rockabilly dans les environs de 300€).

le "mariage pour de vrai"?

Et encore une fois je n'ai rien contre sa marque, j'aime beaucoup ce qu'elle fait et j'aurais presque envie de me remarier pour essayer une de ses robes. Je comprends aussi parfaitement que lorsque l'on dessine une robe unique et que l'on passe des heures à la préparer pour le Jour-J, on y mette une étiquette de prix conséquente. Mais parler de "mêmes clichés" véhiculés sur les sites de mariage, je reste perplexe.

Quand je regarde les photos (petite curieuse que je suis), je vois des modèles différents, colorés, vintage, glamour, rock; je vois des tailleurs, je vois des jupons, je vois des traines, je vois des bibis, bref tellement de choses différentes que cela dépasse largement mon impression de "ressemblance" d'un mariage à l'autre. Je vois beaucoup d'amour, beaucoup de fun. Que les mariés portent des bretelles et noeuds-pap plus fréquemment? je m'en contrefiche. Que toutes les photos aient ce même voile artistique rétro? tant mieux, je trouve ça joli. Mais je ne comprends pas qu'une telle reflexion vienne du côté du créateur, devant des mariés qui semblent heureux. Je ne vois pas pourquoi le producteur se lache sur le consommateur alors qu'il en a besoin et qu'il est sensé répondre à une certaine demande. Je ne comprends pas pourquoi parler de "mariage pour de vrai" semble rimer avec conformité, cliché, banalité.

Vous en pensez quoi?

 

Peut-être ai-je tendance à trop vouloir lire entre les lignes et que je m'agace pour rien dans mon coin? Ou au contraire est-ce que vous pensez comme moi que chaque mariage finalement est unique?

 

Pic: Delphine Manivet